lundi 10 décembre 2018

Le livre de la peur

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Victor Ginsburgh

Et ce livre fait vraiment peur. En voici quelques lignes de la page 89 :

« Deux semaines avant les élections, le 25 octobre 2016, je prononçais une conférence devant quatre cents cadres supérieurs de KEY2ACT, une entreprise de logiciels de gestion de chantiers et d’équipements. Mon sujet était ‘Le moment présidentiel : que nous réserve l’année 2016 ?’. Presque tous les membres de l’auditoire étaient blancs et ils venaient des quatre coins du pays.

Je leur proposai un vote à main levée. Combien d’électeurs potentiels pour Hillary ? Une dizaine de main se levèrent. Combien pour Trump ? La moitié de l’auditoire leva la main, deux cents personnes environ. J’étais bluffé : ça faisait vraiment beaucoup d’électeurs de Trump. »

Montée des inégalités et gilets jaunes. Retour

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Pierre Pestieau

Suite à mon blog de la semaine dernière où je montrais que les inégalités n’avaient pas augmenté en Belgique comme en France au cours de la dernière décennie, j’ai reçu quelques réactions. En substance, on m’objectait que les mouvements populistes et la révolte des gilets jaunes semblent indiquer au contraire qu’il y a bien une montée des inégalités. Je voudrais répondre à cette objection en trois points.

mardi 4 décembre 2018

Y’a qu’à

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Pierre Pestieau

Une conversation de dimanche après midi comme ça se passe dans toutes les familles. En l’occurrence, c’était avec un neveu et cela avait commencé par les gilets jaunes. Je lui faisais remarquer que toute réduction de prélèvement fiscal devra se répercuter par une baisse des dépenses. Quelles dépenses peut-on raisonnablement diminuer ? A cela il me répond que de l’argent on peut en trouver en taxant davantage les riches, en contrôlant mieux les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) et plus généralement en luttant sérieusement contre la fraude fiscale. Rien à redire, mais ce n’est malheureusement pas si simple.

L’arche de Noé a-t-elle vogué sur la mer d’une terre plate?

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Victor Ginsburgh

Voici ce que seraient devenus les animaux de l'arche
de Noé si la terre avait été plate
On ne comprend pas bien comment l’arche a pu voguer sur la mer d’une terre plate, sans que Noé se demande comment il fera quand il arrivera au bout de la terre, là où la mer se jette nécessairement dans le vide (c’est ce que croyait Noé, mais on verra que ce n’est pas vrai). Je vous l’explique en deux mots, si vous n’avez pas envie de lire la suite qui est difficile à comprendre : l’arche s’est arrêtée sur le mont Ararat, situé comme tout le monde le sait aujourd’hui, dans le Kentucky, USA parce qu’il pleuvait trop, et n’est jamais arrivée sur le bord de la terre. On y reviendra dans la suite, c’est bien compliqué, mais tout est vrai, et dûment vérifiable d’après les notes (1)-(4) qui donnent les sources.

lundi 26 novembre 2018

La musique rend-elle sourd ?

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Victor Ginsburgh

Picasso: Eliminé
Il y a bien des années, j’ai été co-auteur de deux articles sur le Concours Musical Reine Elisabeth de piano. Dans le premier (1), nous montrions que les derniers étaient les premiers, au sens où parmi les 12 pianistes qui arrivaient en finale (2), ceux qui jouaient le 5ème ou 6ème jour du concours étaient, en moyenne, mieux classés que ceux qui jouaient durant les premiers six jours. Nous remettions cela dans un deuxième article (3), où nous retrouvions évidemment que l’ordre de passage en finale affectait non seulement le classement, mais il influençait aussi le futur monétaire des pianistes.

Il se fait que l’ordre de passage est choisi au hasard avant la première étape du concours (les éliminatoires) et reste le même lors des différentes étapes, y compris lors de la finale, hormis ceux qui avaient été éliminés.

La montée des inégalités et de la pauvreté. Réalité ou perception ?

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Pierre Pestieau

Les journaux ont de plus en plus tendance à publier des unes aux des titres accrocheurs portant sur la montée de inégalités et sur l’augmentation de la pauvreté en Belgique.

Il serait intéressant de voir ce qu’il en est dans le temps et dans l’espace, tous en gardant à l’esprit la difficulté de mesurer correctement ces deux phénomènes. D’abord, le revenu financier n’est pas le seul facteur en jeu. La santé, le lien social, la localisation sont aussi très importants. Ensuite, les mesures choisies peuvent donner lieu a des constats différents, voire opposés. Parle-t-on de pauvreté relative ou absolue ? Quel seuil de pauvreté faut-il choisir, L’inégalité est-elle mesurée par le coefficient de Gini ou par l’écart interquartile, sont autant de questions à clarifier avant d’établir le moindre diagnostic.

mardi 20 novembre 2018

Nos belles années

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Pierre Pestieau

Impérialisme et développement inégal
C’étaient les belles années, celles de nos 20 ans, bien moins troublées que celles que connut Nizan (1). Ces années où l’on dévorait tous les livres qui dénonçaient le capitalisme et le néocolonialisme. Les auteurs de référence étaient Rodinson, Dumont, Mandel, Sweezy, Althusser, Furtado et bien d’autres. Pourquoi évoquer ces années là ? Parce qu’un de ces auteurs vient de mourir dans un quasi anonymat. Il s’agit de l'économiste franco-égyptien Samir Amin, reconnu mondialement comme une figure de proue de l'altermondialisme. Il vivait à Dakar depuis de nombreuses années.

A l’occasion de ce décès, je me suis demandé ce qu’il me restait de mes lectures de ses ouvrages publiés il y a près de 50 ans, notamment L’accumulation à l’échelle mondiale (1970) et Le développement inégal (1973). Peu et beaucoup. Il a remarquablement décrit le phénomène de l’impérialisme économique qui exploitait les pays pauvres, et particulièrement l’Afrique, et rendait leur développement impossible. Sur ce point une bonne partie de son diagnostic demeure pertinent.

Ode contre Trump

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Traduit par Victor Ginsburgh

[Voici la traduction française d’un article de Bradley Burston à propos de Trump (1). Bradley Burston, né aux Etats-Unis, est aujourd’hui journaliste à Haaretz en Israël. Il tient aussi un blog dont le titre est « A special place in hell ». Le titre que je donne à l’ode n’est pas celui donné par Burston.]

"Fuck you"
L’autre jour, j’ai jeûné de vous, Trump. J’ai fait la chose que vous êtes incapable de faire.

Je vous ai débranché.

J’ai fait le jeûne de vous lire et de vous écouter, de vous regarder lécher, agresser, prétendre que vous aimez l’Amérique, et que vous en êtes le président.

Il y a peu d’oxygène dans notre monde, Trump. Vous en avez eu plus que votre part. Je ne veux pas vous donner la mienne, et je suis parti jeûner.

mercredi 14 novembre 2018

Comment les femmes américaines peuvent-elles continuer à voter pour Trump et ses paltoquets ?

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Victor Ginsburgh

Artemisia Gentilleschi (1593-1656) Mise à mort de DT
Trump a dit de Stephanie Clifford qu’elle avait une « face de cheval ». Il faut reconnaître que c’est elle qui avait commencé en suggérant que le sexe de Donald ressemblait à un champignon. Et il a dû lui payer $ 130.000 pour qu’elle se taise sur le reste dont on se demande bien ce que cela peut être (1).

Durant la campagne électorale, il a dit de Carly Fiorina, une rivale dans la compétition à la présidence : « Oui, bien sûr elle est une femme, et je ne suis pas censé dire de choses méchantes, mes amis. Mais quand même, regardez-là, êtes-vous sérieux ? Pensez-vous vraiment qu’elle puisse devenir notre prochain Président ? »

A plusieurs reprises, il a accusé des femmes d’être « laides et grasses, d’avoir une tête de cochon ou de chien » et il appelait les électeurs à ne pas voter pour elles. Il trouve Arianna Huffington, la fondatrice du HuffPost « peu attrayante à l’intérieur comme à l’extérieur ». De Kim Novak, il a twitté qu’elle « devrait faire un procès à son chirurgien-plasticien ».

Idées pas si reçues que cela

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Pierre Pestieau

Nous aimons parler d’idées reçues ou de mythes à propos de croyances largement partagées et néanmoins fausses. Nous aimerions penser qu’une fois l’erreur démontrée, chacun s’accorderait à rectifier sa croyance. Un peu comme lorsque l’on a une illusion d’optique. Dès qu’on nous l’explique, elle disparaît. Ce n’est pas toujours le cas. Voici quelques exemples.


mercredi 7 novembre 2018

Négationniste et créationniste. Même combat

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Pierre Pestieau

Les négationnistes écologiques qui sont une forme extrême de climato-sceptiques nient péremptoirement la réalité d'un changement climatique et surtout de l’influence que l’homme a pu jouer. Ils s’opposent au catastrophisme apocalyptique, niant la légitimité de tous les rapports publiés depuis plusieurs décennies, et n’entendent pas les cris d’alarme poussés par la majorité des scientifiques.
A leur décharge, ils se trouvent parfois confrontés à des extrémistes écologistes qu’on appelle des « khmers verts », qui au nom du principe de précaution voudraient arrêter tout progrès technoscientifique.

Une parabole économique (mais morale) de B. Traven

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Compilée et raccourcie par Victor Ginsburgh

B. Traven est le probable nom de plume d’un écrivain allemand dont le nom réel, la nationalité et les dates de naissance et de mort (1882, Pologne -1969, Mexique) sont sujettes à caution. Il est l’auteur de l’ouvrage Le trésor de la Sierra Madre. Le film célèbre qui porte le même titre, dirigé par John Huston et dans lequel le rôle important était tenu par Humphrey Bogart, a obtenu trois Oscars en 1948 : celui du meilleur directeur, du meilleur scénario adapté d’un roman, et du meilleur second rôle masculin tenu par … le père de John Huston.
Le texte que j’ai malheureusement été obligé de raccourcir dans ce blog s’intitule Le gros capitaliste. Le tout petit ouvrage qui porte le même titre a été publié en 2018 aux Editions Libertalia. Dépêchez-vous de l’acheter il ne coûte que 3 euros et contient aussi une lettre adressée en 1938 par l’auteur aux antifascistes espagnols, qui se termine par « Voilà ce que je voulais vous dire, camarades espagnols, en vous remerciant de vos égards. Salud ! ». Il y avait encore à l’époque des femmes et des hommes généreux. Hélas, ce que Traven souhaitait aux antifascistes ne s’est réalisé qu’en 1975, et encore…

Dans un village indien du Mexique apparut un beau jour un Américain soucieux d’étudier le pays et les gens. Il se retrouva devant la hutte d’un petit paysan indien qui profitait du temps libre que lui laissait la culture de son champ pour augmenter son modeste revenu en tressant des petits paniers. Chaque fois qu’il avait confectionné une vingtaine de ces petits chefs-d’œuvre, il se levait à deux heures du matin pour se rendre à la ville où il les vendait au marché à cinquante centavos, et parfois à beaucoup moins, parce qu’ils étaient peu appréciés par la population locale.

mercredi 31 octobre 2018

Quarante ans après Charlottesville, Virginie, 1979, Afula, Israël, 2018, et autres

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Victor Ginsburgh

A l’époque où j’étais professeur visiteur à l’Université de Virginie (Charlottesville) en 1979, j’ai été stupéfait d’apprendre que ni les Noirs ni les Juifs ne pouvaient acheter une propriété autour du golf en construction à peu de distance de Charlottesville. Je ne me souviens pas trop si c’était écrit sur des pancartes le long du golf, ou si c’était simplement (!) la rumeur, mais je le savais, même si je n’ai été visiteur que pendant quelques mois. Je ne pouvais pas imaginer que la Virginie, à quelque 100 Km à l’ouest de Washington, était un état raciste en 1979. J’avais tort. Elle l’était.

Ces gens là

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Pierre Pestieau

Nul ne peut nier que si l’on veut vivre longtemps et en bonne santé il vaut mieux ne pas fumer, ne pas boire, suivre un régime alimentaire sain et faire un exercice physique modéré. En d’autres termes se tenir à l’écart des quatre péchés capitaux que sont l’alcoolisme, le tabac, la sédentarité et l’obésité.
Rien à redire aussi longtemps que cela vient des médecins. Le problème apparaît dès lors que le politique s’en empare. On observe que ce sont surtout les classes sociales défavorisées qui « s’abandonnent », comme on dit,  à ces vices. Et pourquoi ? Essentiellement parce qu’elles seraient ignorantes ou qu’elles auraient une préférence élevée à l’égard du présent, qui leur ferait préférer la gratification immédiate aux bénéfices de long terme que sont la santé, l’autonomie et la longévité.
Les économistes parlent à ce sujet de biens peccamineux (sin goods) et ils proposent de les taxer lourdement puisqu’il n’y a pas d’autres façons de faire entendre raison à « ces  gens là » (1). 

mardi 23 octobre 2018

Nous allons droit dans le mur. Mais lequel ?

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Pierre Pestieau

Depuis quelque temps, au gré des rencontres, je me trouve devant des gens qui sont convaincus que nous allons droit dans le mur. Le problème est que les raisons de ce pessimisme, de cette conviction que l’humanité va à sa perte, varient d’une personne à l’autre. Je distinguerai quatre types de Cassandre. Il y en a sans doute plus. Chacun a les siennes.

Il y a ceux qui voient dans l’intelligence artificielle et dans la robolution une menace létale pour l’homme. Il y a ensuite ceux qui pensent que nous courons à notre extinction dans la manière dont nous traitons la planète terre. Il y aussi ceux qui  pensent que les fractures diverses et croissantes qui séparent les pays et les hommes nous conduisent à la catastrophe. Enfin il y a ceux qui sont obsédés par l’insoutenabilité de l’endettement que nous contractons au détriment des générations futures.

Glyphosate et consorts dans l’Union Européenne

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Victor Ginsburgh

Bruxelles arrosée de glyphosate
Vous aurez tous lu que le glyphosate et autres néonicotinoïdes avaient été interdits dans la région de Bruxelles capitale depuis 2016 par les autorités de ladite région. Sans trop le dire tout haut sans doute et c’était bien ainsi. Mais c’est quand même arrivé aux oreilles des édiles de la Commission Européenne qui viennent d’expliquer il y a quelques jours à ces pauvres cons bruxellois que nous sommes, que « nous ne pouvons pas invoquer des considérations de sécurité générales et abstraites liées à une substance active en se référant au principe de précaution ». Na !

dimanche 14 octobre 2018

Les post-vagues qui résultent de la Joyeuse Entrée » de Kavanaugh à la Cour Suprême

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Victor Ginsburgh

Il faudrait pendre (parce que la pendaison existe encore dans ce pays, dans l’Etat de Washington, notamment) celui qui a récemment osé dire : « Je pense que les femmes ont été bien plus fortes que les hommes dans cette lutte. Elles ont été indignées (outraged) par ce qui est arrivé à Brett Kavanaugh. Oui, indignées » (1). Vous aviez évidemment deviné que ce ne pouvait être que Donald Trump pour raconter de telles conneries.

Mais de fait, cinq des six sénatrices républicaines ont voté pour Kavanaugh. Femmes, retenez leurs noms, mais haïssez-les : Susan Collins, Deb Fischer, Shelley Moore Capito, Joni Ernst et Cindy Hyde Smith. Seule Lisa Murkowki, sénatrice de l’Etat d’Alaska, s’est déclarée « présente », mais sans voter « oui ». Elle a avoué « avoir subi son #MeToo personnel, sans donner de détails » (2).

Et si les pauvres vivaient plus longtemps et avaient plus d’enfants ?

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Pierre Pestieau

Selon la Banque Mondiale, un individu vit dans un état « d’extrême pauvreté» s’il vit avec moins de 1,90 dollar par jour. L’extrême pauvreté touche quelque 760 millions de personnes dans le monde, contre 1,9 milliard en 1990. Faut-il s’en réjouir. Oui mais…

D’abord le taux de décélération diminue de manière inquiétante. Ensuite, il faut bien avouer que pour la plupart des pays ce seuil de pauvreté est incroyablement bas (1). Enfin, il semblerait qu’il faille renoncer à l’éradication prochaine de cette extrême pauvreté.


mardi 9 octobre 2018

Les économistes et le climat

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Pierre Pestieau

Giraffe inondée
Le prix de la Banque de Suède (Prix Nobel en sciences économiques) vient d’être décerné aux Américains William Nordhaus et Paul Romer. Il les récompense pour avoir « mis au point des méthodes qui répondent à des défis parmi les plus fondamentaux et pressants de notre temps : conjuguer croissance durable à long terme de l’économie mondiale et bien-être de la planète »
Cette attribution m’a conduit à m’interroger sur le rôle que les économistes pouvaient jouer sur les questions de changement climatique. Romer est surtout connu pour ses travaux sur la croissance endogène, travaux qui en général ignorent royalement les questions d’environnement et de climat. Quant à Nordhaus, qui est sûrement l’un des économistes de l’environnement les plus connus, je retiens de lui sa réaction au fameux rapport Stern qui, en 2006, jetait un pavé dans la mare climatique. Ce rapport évaluait en effet le coût de l’inaction contre le changement climatique à 5-20 % du PIB mondial contre 1 % pour celui que représenteraient des reformes drastiques. Il a fait grand bruit à l’époque et il continue d’être pertinent. Il émanait non pas d’une quelconque ONG « partisane » mais du respectable ministère des finances britannique. Il avait été coordonné par Nicholas Stern, qui comme Romer est un ancien chef économiste et vice-président de la Banque mondiale.

Trois femmes

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Victor Ginsburgh

Sans vouloir imiter Musil, voici trois femmes que tout sépare, mais qui forcent notre admiration. L’une a vécu il y a 3.000 ans en Crète, l’autre est une allemande née en Pologne à la fin du 19e siècle qui devrait être fortement associée à la gloire de Duchamp pour sa Fontaine, et la troisième est une physicienne dont la proposition de page Wikipedia avait été rejetée par des « modérateurs » physiciens, sans doute, en mars 2018. Elle vient de recevoir le prix Nobel de physique en octobre de la même année.

La première, dont on n’a pas conservé le nom, a forcé la porte de la profession de potier qui était complètement dominée par les hommes durant le premier millénaire avant notre ère. On a retrouvé ses restes à Eleutherna (Apollonie). L’analyse de sa musculature a révélé qu’elle utilisait une jambe pour faire tourner sa roue de potier, ou plutôt de potière (1). Elle a sans doute produit des poteries différentes de ce que faisaient ses confrères masculins qui peignaient les vases que nous voyons dans tous les musées et sur lesquels sont représentés de vieux mâles tenant leur sexe d’une main et poursuivant des jeunes éphèbes de l’autre. Une époque où les femmes étaient confinées dans les gynécées. Télémaque, fils d’Ulysse et de Pénélope a dit à cette dernière de retourner dans ses appartements, de reprendre sa quenouille et que « discourir est l’affaires des hommes, de tous les hommes, mais surtout de moi qui détiens le pouvoir dans cette maison » (2).

mercredi 3 octobre 2018

De Margaret Chase Smith à Donald Trump, Brett Kavanaugh et les autres

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Victor Ginsburgh

Margaret Chase Smith, élue dans l’Etat du Maine en 1950, a été la première femme américaine tour à tour sénatrice et députée. Républicaine, elle défend les valeurs de son parti, mais n’hésite pas à s’y opposer. Elle soutient la position que les Américains devraient réfléchir en tant qu’êtres humains sur les libertés individuelles plutôt que de façon politicienne.

Devenue sénatrice au temps du sénateur républicain Joseph McCarthy, elle n’a jamais voulu prononcer le nom de cet individu maléfique qui avait dénoncé peu avant la soi-disant infiltration de 205 « ennemis intérieurs communistes » au Département d’Etat (1). McCarthy aurait regardé Mme Smith lors de son arrivée au Sénat en lui disant : « Vous avez l’air très sérieuse, allez-vous faire un discours ? », « Oui », lui aurait-elle répondu, « et vous n’allez pas l’aimer ». Et de fait, dans son discours intitulé « Déclaration de Conscience » (2), elle a été la première à prendre la parole contre McCarthy (sans prononcer son nom, évidemment) en déclarant notamment que « le peuple américain est malade et fatigué de voir des innocents calomniés et des coupables blanchis » ajoutant que « en tant que sénatrice, je ne suis pas fière du Sénat qui devient une plateforme versant dans le sensationnel irresponsable ».

Les jeunes et les vieux

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Pierre Pestieau

Une des motivations majeures que l’on trouve dans les différents projets de réforme des systèmes de retraite est l’idée bien légitime qu’il faut préserver le bien être des générations à venir. Il existe de nombreuses méthodes qui permettent de montrer que la dette que nous laissons à ces générations est exorbitante, nettement plus élevée que la seule dette publique, qui, soit dit en passant, n’est pas négligeable en France comme en Belgique, puisqu’elle tourne autour de 100% du PIB.

Une autre façon, moins précise mais plus parlante, de mesurer cette iniquité intergénérationnelle est de comparer les taux de pauvreté des personnes âgées avec celui des jeunes. Ici aussi le verdict est sans appel. La pauvreté est plus élevée chez les jeunes que chez les vieux.

mercredi 26 septembre 2018

Bienvenue chez les chtis belges

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Pierre Pestieau

Il y a une dizaine d’années, j’ai vu un film de Jean Becker, La Tête en Friche, qui raconte l’amitié qui lie un illettré cinquantenaire à Marguerite, une nonagénaire cultivée. A la fin du film, Marguerite est forcée de quitter sa maison de retraite, sa famille ne pouvant plus payer sa pension. Elle part vivre en Belgique.

A l’époque, je trouvais étrange qu’une Française soit contrainte d’émigrer en Belgique pour y trouver un accueil à la fois plus confortable et moins onéreux. Je savais que les Français fortunés n’hésitaient pas à traverser la frontière pour y trouver un asile fiscal mais je n’imaginais pas que ce fut le cas pour les personnes âgées.

Une leçon d’économétrie alcoolisée

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Victor Ginsburgh

Vous aurez sans aucun doute remarqué que tous les journaux que vous avez lus il y a deux ou trois semaines ont semé la panique chez ceux qui boivent un peu d’alcool. Comme moi par exemple.

L’article annonciateur de la fin de nos jours a paru dans la célèbre revue médicale The Lancet (1). Vous constaterez que, contrairement à mon habitude, je ne donne pas les noms des auteurs dans la référence de bas de page, parce qu’ils sont au moins 521,5 à s’y être mis pour nous raconter que plus nous buvons, plus nous allons mourir.

L’article long de 37 pages consacre 21 pages à la liste des noms des auteurs et des institutions qui ont participé à l’étude. Pourquoi 521,5 auteurs (2) ? Parce qu’ils ont analysé les résultats obtenus dans 195 pays en se livrant à une méta-étude, genre de truc très à la mode de nos jours. Près de 700 bases de données et 592 études ont été survolées et cet article les résume toutes, en introduisant une grande nouveauté : les touristes et le tourisme, deux mots cités 13 fois, presque plus souvent que le mot « alcohol ». Pas que les touristes boivent ou ne boivent pas, mais dans les études précédentes, ils les avaient été oubliés. Comme si les touristes venaient de la lune et pas d’un autre pays où ils étaient évidemment déjà comptabilisés comme buveurs ou sobres.

Bref.

mardi 18 septembre 2018

Vacances d’été en Israël

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Victor Ginsburgh

En réponse à un Juif qui l’accusait d’être un « Juif qui se hait », Gabriel Piterberg, ex-israélien et ex-enseignant à l’Université de Californie à Los Angeles, aurait répondu « Non, je ne me hais pas mais, par contre, je vous hais ».

Et aussi :

—Dites-nous, Monsieur le Ministre, en un seul mot, comment décrivez-vous la situation en Israël ?
—En un mot, bonne, répond le Ministre.
—Et en deux mots, que diriez-vous, reprend son interlocuteur ?
—En deux mots, pas bonne.  

Et c’est la réponse en deux mots qu’il est nécessaire de décrire, mais que je réserve quelques bonnes nouvelles pour la fin et garde la première des deux histoires que je viens de raconter pour mon usage personnel.
 
Donald Trumpador (du nom d’une nouvelle pommade destinée à faire tenir les cheveux même quand on n’en a plus, voir illustration) vient d’annoncer la fermeture de la mission diplomatique palestinienne à Washington, parce que « les Palestiniens refusent de discuter les efforts de paix avec Israël » (1). Il a coupé les fonds américains à l’United Nations Relief Works Agency for Palestine (UNRWA) parce qu’il ne faut pas entretenir les camps palestiniens plus longtemps, sans quoi les miséreux qui y vivent ne s’en tireront jamais (2). Et il a aussi gelé les fonds américains aux hôpitaux palestiniens installés à Jérusalem Est qui n’existe plus, puisque la ville est maintenant unifiée et placée sous autorité israélienne (3). D’ailleurs, dit Jared Kushner, le bo-fils du Trumpador, « les mesures punitives contre les Palestiniens favoriseront la paix et que l’administration [américaine] change les ‘fausses réalités’ [petit rappel de ce que le bo-papa appelle les ‘fake news’] qui empêchent d’aller de l’avant » (4).

Le Partenariat Public-Privé. Un miroir aux alouettes

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Pierre Pestieau

150 milliards à l’horizon 2030, un partenariat public-privé (PPP), six domaines prioritaires. En quelques mots, voilà le pacte d’investissement que le gouvernement fédéral belge propose pour relancer l’économie belge. Si l’expression « plan Marshall » n’avait pas été utilisée par un autre gouvernent, elle aurait certainement été recyclée pour l’occasion. On ne peut que se réjouir de cette initiative. Le seul bémol est le partenariat avec le privé à raison de 50-50.

Suite à la vague de privatisations qui a commencé avec l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, l’entreprise publique n’a plus eu la cote. Et cela, même là où elle aurait dû d’imposer, c’est à dire là où la notion de services publics paraît centrale. Citons entre autres exemples les transports, les prisons, les hôpitaux. Les gouvernements tant de gauche que de droite lui ont préféré le PPP qui semble avoir le vent en poupe. Le PPP représente la dernière évolution de la nouvelle gestion publique (« new public management »), l’aboutissement de l’idée selon laquelle les pouvoirs publics et les particuliers n’ont pas des intérêts opposés, mais qu’ils peuvent être au contraire partenaires dans la mise en œuvre de projets communs d’intérêt général. Le PPP se caractérise en général par une durée relativement longue de la relation ; un transfert de tout ou partie du financement et des risques sur le partenaire privé; une participation du partenaire privé à la conception, la réalisation et la mise en œuvre du projet; une concentration du partenaire public sur la définition des objectifs à atteindre et sur le contrôle du respect de ces objectifs.

mercredi 12 septembre 2018

Billevesées

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Pierre Pestieau

Dès l’abord, je le confesse, j’écris ce blog sans filet et risque de tomber dans le fameux bullshit cher à Laurent Wauquier et qui retiendrait l’attention de chercheurs de la prestigieuse université de Yale (1). Le Monde qui a un langage policé traduit ce terme somme toute vulgaire par ‘billevesée’.
La question que je me pose depuis de nombreuses année est celle du comment peut-on être de droite. Un peu comme celle de Montesquieu : comment peut-on être Persan ? A mon sens, il existerait trois types de droite, ou plutôt de facteurs qui poussent les gens à être de droite.


Le français : Comment l’écrire?

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Victor Ginsburgh

Le Conseil de la langue française et de la politique linguistique, qui dépend du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), avait en 2015 suggéré de réformer l’accord du participe passé. Et trois ans plus tard, Jean-Marie Klinkenberg, le linguiste belge qui préside ce conseil, « souhaite une réforme parce qu’il est impossible d’expliquer intelligemment le pourquoi de cet accord (1). La langue c’est notre principal instrument pour nous situer dans la société, pour avancer... Il faut que chaque citoyen puisse se sentir chez lui dans sa langue. Tout ce qui l’infantilise et le fragilise on doit le corriger » (2).

Ce sont évidemment ceux qui s’expriment le mieux qui veulent reformer la langue française. A titre d’exemple, voici deux jolies phrases compétentes par iceux—forme ancienne de ceux-là—qui sont responsables de l’enseignement (3) :

mercredi 5 septembre 2018

Lolita, une fable à l’époque des me too

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Victor Ginsburgh

J’ai besoin de vous, lecteurs, pour que vous puissiez m’imaginer, parce que je n’existerais pas si vous n’existiez pas (Vladimir Nabokov, Lolita).

J’ai acheté Lolita de Vladimir Nabokov dans les années 1960, sur les quais de la Seine. A l’époque, le livre avait paru en deux petits volumes dans une collection interdite un peu partout et surtout aux Etats-Unis. J’en vois « par cœur » la couverture verte qui ressemble au vert de la Collection Verte dans laquelle je lisais Jules Verne lorsque j’étais encore plus jeune. Il faut dire que sur les quais, on trouvait aussi et sans problème Histoire d’O, publié chez Pauvert, mais interdit en librairie en France.

J’ai lu « mon » Lolita à un âge (70 ans) où j’étais bien plus vieux que Humbert Humbert (âgé de 36 ou 37ans) qui avait rencontré Dolores dite Lolita alors qu’elle en avait 12.

Mobile mais inégalitaire

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Pierre Pestieau

On lit souvent que la société américaine est fortement inégalitaire mais socialement mobile, entendant par la que chacun et chacune y a sa chance de réussir. En revanche, les sociétés européennes seraient davantage égalitaires mais seraient aussi caractérisées par une forte immobilité sociale. Cette vue a été récemment remise en cause. On a pu remarquer que l’égalité des chances était moins élevée aux Etats Unis qu’en Europe (1). En outre, on a cru déceler une loi qui porte le nom de « courbe de Gatsby le Magnifique » (The Great Gatsby curve), selon laquelle mobilité sociale et égalité des revenus seraient corrélées (2).

Cette nouvelle doxa est pourtant loin d’être établie. Tout récemment, une étude de France Stratégie (3) montrait que la France avait connu une inégalité des revenus décroissante mais que cette évolution avait été accompagnée d’une plus grande immobilité sociale. Comment expliquer cette évolution qui semble contredire la Great Gatsby Curve ? La raison de la réduction de l’inégalité des revenus ne réside pas dans une meilleure répartition des revenus primaires mais dans une politique socio-fiscale redistributive. Cette politique a pour effet de fournir aux ménages défavorisés des services et des revenus qui ont peu d’impact sur leur capacité à sortir de leur condition. Cela peut s’expliquer par le fait que d’un point de vue statique il est plus efficace de redistribuer des revenus que de modifier la manière dont les revenus sont acquis.

dimanche 26 août 2018

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Un inventaire des lâchetés de nos gouvernants
Pierre Pestieau

Il est généralement admis qu’avec la mondialisation, l’espace économique dépasse l’espace politique et que du coup nos gouvernants nationaux ont de moins en moins de pouvoir. C’est oublier trop facilement qu’il leur reste une marge de manœuvre importante qu’ils n’utilisent souvent pas. J’aimerais citer quelques exemples de politiques que nos gouvernements pourraient adopter mais auxquelles ils préfèrent le « laissez faire », par opportunisme ou faiblesse devant des groupes de pressions et autres lobbies.
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A qui la faute de la fausse science ?
Victor Ginsburgh

Poisson d'avril
Le Monde du 20 juillet dernier (1) a lancé une « alerte au business de la fausse science » qui accuse des éditeurs de « pseudo-revues savantes [de publier] des milliers d’articles qui n’ont pas de valeur scientifique ». Je reçois presque tous les jours des emails de « directeurs » de revues m’expliquant qu’ils ont lu mon dernier article sur ceci ou cela et m’encouragent à leur soumettre un article de la même veine, qui sera « arbitré » (refereed en anglais) par des pairs et qu’ils se feront un plaisir de publier le plus rapidement possible [je me permets d’ajouter, quelle que soit la qualité de mon article]. Le plus amusant (et le plus scientifique aussi), c’est que la revue a vu une critique que j’ai faite d’un livre sur le vin, et me propose de lui envoyer un article qui n’a absolument rien à voir avec la chose. Comme ce sont des revues consultables gratuitement sur internet (open access), ils me chargeront bien entendu les frais de publication. D’autres m’invitent à coordonner un numéro spécial de leur revue. J’en donne deux exemples en annexe, et suis sûr que mes collègues en reçoivent tout autant.

lundi 25 juin 2018

Arbres LGBT

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Victor Ginsburgh

L'if de Fortingall a changé de sexe
Oui, aux dernières nouvelles, les arbres peuvent en effet changer de sexe, la chose n’est pas réservée uniquement aux humains. Ce n’est d’ailleurs pas eux qui l’ont inventée, les arbres font cela depuis bien longtemps.

Souvent les arbres ont les deux sexes et s’auto-fertilisent sans les cabrioles auxquelles nous sommes habitués. Dans d’autres cas, il y a des arbres femelles et des arbres mâles, mais pas de cabrioles néanmoins : tout se fait très pudiquement, merci aux abeilles, papillons ou bourdons, c’est bien connu. Ce qui l’était moins, c’est que leur sexe peut changer en cours de route. Mais apparemment cela se passe uniquement dans une direction : du sexe dit fort vers le sexe dit faible.

Quelques réflexions sur l’effet de ruissellement

1 commentaire:
Pierre Pestieau

L’effet de ruissellement que les amateurs de globish appellent the trickle down effect  se produirait lorsque les revenus des individus les plus riches sont réinjectés dans l’économie, soit par le biais de leur consommation, soit par celui de l'investissement. Ils contribuent ainsi, directement ou indirectement, à l’activité économique générale et à l'emploi dans le reste de la société. Cet effet est invoqué pour justifier les réductions d'impôt pour les hauts revenus ; celles-ci auraient un effet bénéfique pour l'économie globale.

Il n’existe pas de tests empiriques pouvant sérieusement valider cet effet. La croissance des inégalités au profit du percentile supérieur de la distribution des revenus et de la richesse ne semble pas avoir eu un effet bénéfique convaincant. La croissance était bien supérieure durant les trente glorieuses, une époque où les inégalités étaient moins criantes que durant les 30 piteuses et les années qui ont suivi.

lundi 18 juin 2018

Chômage. Mais à quel prix

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Pierre Pestieau

Depuis de nombreuses années, et de toutes parts, j’entend cette rengaine dès que l’on signale le quasi-plein emploi atteint par l’Allemagne, le Royaume Uni et les Etats Unis: Oui mais à quel prix ? A celui d’une grande pauvreté même dans des ménages de travailleurs.

Loin de moi l’idée que ces “dommages collatéraux” ne sont pas sérieux. On sait par exemple que les “working poors” sont une réalité ; ils sont victimes d’une double peine puisqu’ils travaillent le plus souvent dans des conditions ingrates et malgré cela, ils gagnent moins que le seuil de pauvreté. En outre, ils sont dans bien des cas attirés par les sirènes populistes, convaincus que leurs emplois précaires avec bas salaires résultent de la mondialisation, des Chinois, des Polonais, voire des Martiens.

L’agonie de la démocratie commence par celle de la justice

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Victor Ginsburgh

Rudy Giuliani, le grand justicier
Donald Trump se dit au-dessus de la justice, en déclarant dans un tweet du 4 juin 2018 qu’il avait le « droit absolu » de se pardonner à lui-même pour toute possibilité d’acte criminel (1). Il y a un peu plus d’un mois, il a décidé d’ordonner à la justice d’enquêter sur l’investigation menée par Rober Mueller. Et dans le courant de l’année 2017, il s’est arrogé le droit de faire ce qu’il voulait avec son Ministère de la Justice. Il est d’ailleurs soutenu en cela par sa nouvelle bande d’avocats, dont l’ex-maire de New York, le célèbre Rudy Giuliani. Son père a été accusé d’infractions majeures (felony en anglais) et de cambriolages, il a même passé un peu de temps dans la fameuse prison américaine de Sing Sing. Le frère de sa mère était à la tête d’une organisation criminelle de prêts usuraires et de salles de jeux. Bon, on va oublier, parce que le petit Rudy n’est pas responsable de ses parents, mais il en a sûrement pas mal appris pour « nettoyer », comme il disait, la ville de New York de sa pègre et s’occupe aujourd’hui de remettre le « pégreux » Trump en selle.

mercredi 13 juin 2018

Il y a deux peuples juifs

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Victor Ginsburgh

L’un est celui qui s’intéresse aux autres peuples, écoute ce qu’ils ont à dire et essaie de comprendre. On disait et on continue de dire des citoyens de ce peuple qu’ils sont « cosmopolites », un terme devenu dérogatoire, mais au moins les cosmopolites étaient sensibles aux autres, même s’ils étaient religieux, formés dans la culture et la pensée juive, avaient étudié dans une école rabbinique, se rendaient à la synagogue le jour du shabbat, et étaient souvent adversaires des mariages mixtes avec un ou une gentil(le). Certains allaient, cependant, jusqu’à fêter Noël devant un arbre illuminé par des vraies bougies (du temps où c’était encore permis), mais il n’y avait pas de crèche.

Et puis il y a un deuxième peuple qui ne s’intéresse qu’à lui-même, n’écoute que lui et ne fait aucun effort pour comprendre ni le premier peuple, ni le reste du monde. Mais parce que les citoyens de ce deuxième peuple ont quand même gardé une once de l’ancien humour du temps où ils faisaient encore partie du premier peuple, la question qu’ils se posent lors de chaque événement ou changement dans le reste du monde est : « Est-ce bon ou mauvais pour les Juifs ? » même lorsqu’il s’agit d’une éruption volcanique au Guatemala, d’un bloc de glace qui se détache de l’Antarctique ou d’une éclipse de soleil visible uniquement dans l’hémisphère sud.

mardi 12 juin 2018

Jeanne Calment va-t-elle être détrônée?

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Pierre Pestieau

Quelle ne fut ma surprise de découvrir dans les journaux que l’homme le plus âgé du monde était Manuel Garcia Hernandez qui serait né dans le nord du Mexique le 24 décembre 1896. Il serait donc dans sa 122ème année. Si son âge venait à se confirmer, ce Mexicain ravirait ce titre de la personne la plus âgée au Japonais Masazo Nonaka d’un peu plus de huit ans son cadet. Il serait prêt à ravir le record de longévité à la Française Jeanne Calment, morte en 1997 à 122 ans et 164 jours. On sait que dans le domaine de la longévité, il y a eu de nombreuses fraudes. Les plus célèbres concernent la Géorgie, l’Altiplano et l’île d’Okinawa qui pendant longtemps semblaient fournir des centenaires à la douzaine avant que cela ne soit prouvé faux. Même le titre de Jeanne Calment a été contesté ; la rumeur voudrait que sa fille ait pris sa place.