mercredi 2 mars 2016

Amazon et ses zones interdites


Pierre Pestieau

On ne présente plus Amazon. Tout le monde connaît cette entreprise de commerce électronique américaine basée à Seattle et de plus en plus active en France et en Belgique. Tout le monde aime cette entreprise qui est connue pour la vente de livres, mais aussi d'autres produits, notamment culturels. Les prix sont bas et la livraison rapide.
Quand je dis tout le monde, ce n’est pas exact. Il y a des exceptions. D’abord les libraires et les vendeurs de DVD et de CD qui doivent souvent mettre clef sous porte face à ce rouleau compresseur qui réduit leur clientèle comme peau de chagrin. Il y a aussi le Trésor Public qui se voit régulièrement floué de recettes importantes par l’aptitude qu’Amazon a d’éviter l’impôt en déplaçant ses profits vers des cieux fiscalement plus cléments. Mais il y aussi une minorité silencieuse de clients qui sont régulièrement oubliés par cette merveilleuse organisation pour la quelle nous ne sommes après tout que des numéros.


Amazon est en effet efficace pour autant que vous ayez une adresse facilement identifiable et joignable à tous moments. Si par malheur, vous habitez un coin éloigné ou difficilement repérable par GPS, l’entreprise de transport qu’elle soit publique (Taxipost, Bpost) ou privée (DHL, Fedex) ne se fatiguera guère. Le plus souvent elle n’essaiera pas de vous retrouver et pour récupérer votre colis il vous faudra en suivre l’itinéraire sur la toile pour apprendre qu’il a été déposé dans telle ou tel bureau de poste, tabac ou station d’essence.

On vous informera que le livreur a vainement essayé de vous livrer votre colis mais que du fait de vos absences répétées il s’est  résigné à le déposer ainsi. En général ce livreur n’a même pas essayé et d’ailleurs n’a laissé aucune note dans votre boîte aux lettres. Cela m’est arrivé à quelques reprises. Tout récemment, dans mon nouveau domicile, sis au centre de Mons, l’ex capitale culturelle de l’Europe, j’en ai fait la désagréable expérience recevant d’Amazon des informations fantaisistes quant aux heures de livraison (6h du matin) ou à des avis de passage que je n’ai pas trouvés dans ma boîte aux lettres. Il m’a fallu une semaine pour découvrir que le colis avait été déposé au bureau de poste de Mons. La morale de ces mésaventures est qu’Amazon n’est fiable que si l’on dispose d’une adresse facilement repérable et accessible 24h sur 24 et encore…


Dernière remarque. Amazon est sans nul doute parfaitement adapté à des pays comme les Etats Unis où les livreurs n’hésitent pas à déposer leur colis sur le pas de la porte des acheteurs. Cela réclame naturellement une culture particulière, celle des banlieues socialement uniformes où existe une solidarité de classe.

1 commentaire:

  1. Ou des voisins retraités qui ne demandent pas mieux que de rendre service.

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