mercredi 10 juin 2015

Retour sur BHL et JBBotul, auteur de La vie Sexuelle d’Emmanuel Kant

Victor Ginsburgh

BHL rapporte bien : Je n’ai presque jamais eu autant de lecteurs que lorsque j’évoque ce clown.

Un ami, le Docteur M. K. spécialiste de médecine interne me pose une question : Quel est le pâtissier qui fabrique les tartes utilisées par l’entarteur, avec l’espoir que ce ne sont pas les bonnes tartes de Chez Françoise qui ont été gâchées. J’ai trouvé la réponse dans une interview que l’entarteur a donnée il y a quelques jours (1) :

« Normalement, nous les achetons chez un tout petit pâtissier artisanal. Mais parfois c’est plus compliqué lorsqu’il y a des fouilles à l’entrée, comme samedi dernier [à Namur] où il n’y avait pas moyen d’avoir de belles tartes dans nos bagages. Dès lors, on doit recourir à des méthodes plus grossières : fond de tarte dans les culottes et bombes chantilly pour confectionner la tarte au tout dernier moment. »

Philosophe en position de soldat
C’était facile. Sa deuxième portait sur le nom de l’écrivain (Jean-Baptiste Botul) qui a écrit La vie sexuelle d’Emmanuel Kant dont BHL s’est inspiré dans son œuvre majeure De la guerre en philosophie (Grasset, 2010). Cette œuvre reprend le texte d’une de ses conférences à l’Ecole Normale Supérieure à Paris intitulée « Comment je philosophe »…

En bon interniste, le Docteur M. K. s’inquiète de la maladie très grave, le botulisme — du mot latin, botulus qui signifie boudin et dont le génitif est botuli, 2e déclinaison — à laquelle est associée le nom de l’écrivain de La vie sexuelle d’E.K dont question plus haut (et dans la suite). Je suggère, et pense que M. K. sera d’accord avec moi, que c’est une tarte au boudin chantilly que l’entarteur devrait utiliser lors de sa prochaine action. Noir de boudin et blanc de chantilly.

Mais venons en à l’essentiel à la suite d’une double question que me pose BHL en personne : Qui est Botul et qu’a-t-il écrit ?

Qui est-il d’abord ? Né en France en 1896, il a la chance de rencontrer Baden-Powell à l’âge de 8 ans. A 18 ans, il se réfugie en Argentine, et rencontre Zapata et Pancho Villa, trois ans plus tard. Après une brève liaison avec la princesse Marie Bonaparte en 1920, il entretient une correspondance amoureuse avec Lou Andreas Salome en 1930 et rencontre (mais ce n’est pas sûr) Stephan Zweig en 1934. En 1938, il devient aide de camp d’André Malraux et participe à la libération de l’Alsace. Deux ans avant sa mort en 1947, il se brouille avec son vieux pote Jean Cocteau (2).

Qu’écrit-il sur la vie sexuelle de Kant ? Dans la cinquième causerie (pp. 59-66), il mentionne que Kant se gardait des liquides : sueur, salive et sperme : « Il faut se retenir. Toute goutte de nos précieuses humeurs est une partie de notre force vitale. Tout écoulement est déperdition d’énergie. Le kantisme est cette utopie de la chair : vivre en circuit fermé, limiter nos échanges au strict minimum. D’abord, il faut garder sa sueur. Les témoins sont unanimes.
Philosophe dans une autre position
Kant ne suait pas. Jachmann le raconte : L’été, il marchait très lentement pour éviter toute transpiration. Ensuite il faut garder sa salive. Cracher est un gaspillage. On peut en déduire facilement que la pratique du baiser humide, par les dépenses intempestives de salive qu’il occasionne, est nocif pour la santé. Enfin, il faut garder son sperme, évidemment. Chaque éjaculation raccourcit votre vie. Kant savait que chaque rapport sexuel est un suicide. Mais pour les célibataires, poser cette question, c’est examiner le délicat problème de la masturbation. Le tabou kantien de la masturbation est cohérent avec sa théorie de l’imagination ». Par pudeur, voire pudibonderie, j’en resterai là, mais vous pouvez lire la suite p. 63 du petit ouvrage de Botul.

La septième causerie est intitulée Coïto ergo sum : « Dans le coït, l’homme se rabaisse au niveau de l’animal. Il existe un moyen d’échapper à cette triste destinée, c’est la philosophie qui est l’affirmation qu’il existe une façon non sexuelle de se perpétuer. Les héritages philosophiques se passent de gènes. »

Et voilà où BHL puise son savoir sur Kant et « comment il philosophe ».

(2) Voir Botul, La vie sexuelle d’Emmanuel Kant, Paris: Mille et Une Nuits, 2000, p. 91.  Canular  écrit par Frédéric Pagès, journaliste au Canard Enchaîné.
(3) Voir Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Botulisme

4 commentaires:

  1. Quoi BHL te pose des questions? tu le connais? je n'ai jamais supporté la superbe de ce mec. Pour Botul dont je n'avais jamais entendu parler, cela a l'air intéressant, quant à Kant, il me semble qu'il était déjà dépassé quand j'étais petit! Mais on le cite dans des textes que je cite sur le temps! Si on n'a plus toujours le droit de cité, on garde celui de citer! sur son site, bien sûr!

    RépondreSupprimer