jeudi 15 janvier 2015

Je faisais ma valise…

Victor Ginsburgh

Dimanche 11 janvier dans l’après-midi, je préparais ma valise et ne suis pas arrivé à temps au départ des Charlie à Bruxelles.

Benyamin Netanyahou, lui, a fait le voyage à Paris pour les Charlie. Voici d’ailleurs comment Haaretz (1) décrit ce voyage (à l’exception des insertions entre crochets qui sont miennes).

« Je suis Bibi ! [en français dans le texte] Exactement de la même façon dont vous pouvez parfois identifier des touristes israéliens par leur voix bruyante, leurs manières et leur comportement gauche [pas à gauche]. Aucune des centaines de millions de personnes dans le monde qui ont regardé à la télé le défilé de Paris n’ont eu la moindre difficulté à localiser le premier ministre israélien Netanyahou : pile au beau milieu et au premier rang des leaders mondiaux.

« Les mots généralement utilisés pour décrire les principes de politesse adoptés par le peuple français—manière et finesse—ont subi eux-mêmes une attaque terroriste ce dimanche après-midi. Rien de plus éloigné des manières parisiennes que le comportement de Netanyahou. 

« Un comportement qui a consisté à se pousser en
premier dans les queues, à se hisser en écartant les autres pour monter dans le bus, à utiliser les coudes pour se mettre au premier rang du cortège, en poussant de côté le président du Mali, comme s’il était le dernier des demandeurs d’asile venant d’Afrique, tout ça est tellement israélien, tellement nous, que j’ai envie de crier : Je suis Bibi ! [re : en français dans le texte]

« La fable de la délégation de Paris a commencé par un rituel doublé d’une farce inévitable. Il avait d’abord été annoncé que Netanyahou ne se joindrait pas à la délégation pour des raisons de sécurité. Mais lorsqu’il a réalisé que Naftali Benett [ministre israélien de l’Economie, qui a publiquement déclaré : « J’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie, et il n’y a aucun problème avec cela » (2)] et Avigdor Lieberman [le ministricule des Affaires Etrangères] faisaient leurs valises, les considérations de sécurité se sont évanouies et ont été remplacées par des considérations électorales.

« Et sa présence à Paris s’est imposée, le défilé n’aurait d’ailleurs pas pu avoir lieu sans lui. »

Mais pourquoi donc étais-je en train de faire ma valise ? Parce que je me préparais à partir, pour Israël à l’appel que Netanyahou n’a pas manqué de lancer… , ou pour la Syrie.

Dans ma grande sagesse, j’ai défait ma valise et me suis dit qu’être en diaspora en Belgique, ce n’était après tout pas mal du tout. 

Vivant ou mort.


(1) Yossi Verer, Je suis Bibi ! Netanyahou brings Likud to Paris, Haartez, January 12, 2015-01-12http://www.haaretz.com/news/israel-election-2015/.premium-1.636644

(2) Oudeh Basharat, Killing Arabs—not what you thought, Haaretz, August 12, 2013. http://www.haaretz.com/opinion/1.540964

2 commentaires:

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  2. Moi aussi je faisais ma valise à l'appel de Bibi mais hélas je suis libanais.

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