jeudi 27 novembre 2014

C’est mon droit

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Pierre Pestieau


Il y a de nombreuses années, je voyageais en direction de Madrid
et terminais la collation que la Sabena offrait généreusement. Soudain je reçus dans mon estomac la tablette sur laquelle était posé mon plateau ; le passager devant moi avait décidé que c’était l’heure de la sieste et avait incliné brusquement son siège. Je lui demande poliment, je pense, de réduire l’inclinaison de son siège, ce à quoi il me répond en un anglais aussi approximatif que le mien: « It is my right ». Devant la détermination de cet hidalgo mal embouché, je n’insistai pas mais l’incident m’est resté en travers de la gorge.  Jusqu’au jour où je suis tombé sur un fait divers surprenant.

Egalité devant l’impôt

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Victor Ginsburgh

Pendant que l’actuel président de la Commission Européenne a
fait les magouilles légales que l’on sait au Luxembourg ; pendant qu’un de nos barons belges parvient à acquérir un jet privé sans débourser un euro, grâce aux rulings du précédent (1) ; pendant que l’« économiste » qui croit avoir inventé les intérêts notionnels nous parle aujourd’hui d’éthique fiscale et de politiques keynésiennes ; pendant que la banque HSBC, soupçonnée de « fraude fiscale grave et organisée, blanchiment, organisation criminelle et exercice illégal d’intermédiaire financier » ; pendant que plus d’un millier de contribuables belges pourraient être concernés pour un montant total de plusieurs milliards de dollars (2) grugeant ainsi les caisses de l’état, qui pourtant n’en mènent pas large.

jeudi 20 novembre 2014

Que peut-on faire avec plus d’un milliard de dollars?

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Victor Ginsburgh

Que peut on faire avec un milliard de dollars ? On peut par exemple :


Acheter un « yacht ». Le navire de guerre Mistral que
la France a construit pour Poutine est évalué à 1,2 milliards d’euros. La Russie a donné à la France la date butoir de fin novembre pour la livraison du navire, sans quoi la première pourrait demander des compensations à la seconde. Or, le pauvre François Hollande qui ne sait plus où donner de la tête est sujet à des pressions de la part des autres pays (de l’OTAN en particulier). On lui demande de lier la livraison du « yacht » au règlement de la crise en Ukraine (1). On n’est pas sorti de l’auberge et la France risque de se retrouver avec un déficit supplémentaire de 1,2 milliards. Elle pourrait peut-être emprunter quelques euros à Sue Ann Hamm qui vient de ramasser 1 milliard de dollars.

mercredi 19 novembre 2014

Y a toujours plus gros que soi

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Pierre Pestieau

Excusez-moi, voulez vous ma salade?

Je ne suis pas mince loin s’en faut. Et pourtant deux expériences inconfortables me sont récemment arrivées sur des vols aller-retour Washington-Philadelphie. Petits avions de US Airways. Vol heureusement court, moins d’une heure. Dans les deux cas j’avais hérité du siège hublot et je m’étais assis le premier. C’est alors que la catastrophe s’est produite deux fois à l’identique à part le sexe. Une personne obèse (une femme à l’aller et un homme au retour) essaie de s’asseoir, n’y parvient pas et me demande de relever l’accoudoir ce que je fais de mauvaise grâce. Elle se laisse tomber en empiétant sur mon espace que j’occupais déjà amplement. Chacune sort de sa serviette une extension de la ceinture de sécurité qu’elle devait visiblement utiliser fréquemment et qui lui permet d’éviter l’embarras de la demander à l’hôtesse de l’air.

jeudi 13 novembre 2014

Cherchez l’imposture

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Pierre Pestieau

La première livraison de l’Obs (nouvelle formule du Nouvel Observateur parue le 23 octobre) proposait un dossier intitulé « Les économistes sont-ils des imposteurs » ? Ce titre ressemble à celui du brûlot publié il y a quelques années par Laurent Mauduit qui s’en prenait surtout à ces économistes médiatiques qui donnent des avis d’experts au nom d’un appartenance douteuse à un centre de recherche alors qu’ils sont généreusement rémunérés par l’une ou l’autre banque d’affaires.


Le dossier de l’Obs est tout autre. Son objet est expliqué par les premières lignes : « [Les économistes] influencent les politiques et ont très souvent remplacé philosophes, sociologues et historiens pour expliquer le monde ». Et le dossier de commencer par un débat assez consensuel entre Daniel Cohen et Marcel Gauchet. D’autres journaux et magazines ont repris ce thème d’une société qui serait dominée par les économistes.

L’enseignement supérieur, ou ce qu’il en reste après le passage du Ministre actuel

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Victor Ginsburgh

Jean-Claude Marcourt, le ministre socialiste de l’Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles carbure beaucoup ces derniers temps, mais surtout du chapeau.

Le 5 novembre 2014 il donne un avis péremptoire
au sujet des étudiant(e)s en médecine qui terminent leurs études, mais dont quelques-un(e)s seulement auront droit d’exercer leur métier (1).

Il en donne une autre en déclarant le 6 novembre (2) qu’il veut instaurer un master interdisciplinaire pour former les Imams. L’interdisciplinarité est sans doute destinée à permettre de recaser les médecins qui seront recalés d’exercer après avoir réussi leurs examens de septième et dernière année.


Nouvelle intervention le 7 novembre. Suite à une règle par lui édictée, les étudiants inscrits à l’université mais qui auraient oublié de payer 10% du droit d’inscription officialisant ladite inscription avant le 31 octobre seront exclus de l’université, alors que cette date était fixée au 30 novembre jusqu’en 2013 (3). Bien entendu, ceci signifie que ces étudiants exclus ne seront pas pris en compte dans le calcul de la subvention des universités. Une petite économie de plus pour la communauté Bruxelles-Wallonie.

Quel génie cet homme !

mardi 4 novembre 2014

Trois « bonnes » idées qui s’avèrent « mauvaises »

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Victor Ginsburgh

Nos idées sont toute faites et souvent nous n’en percevons que l’impact direct ou immédiat, sans nous rendre compte des retombées secondaires, qui peuvent rendre négatifs les effets globaux. 

Première mauvaise idée : Ne plantez pas d’arbres
pour sauver la planète (1). Des millions de dollars sont consacrés à des programmes de réduction de la déforestation, qui compte pour quelque 20% des émissions de dioxyde de carbone. Mais l’idée que replanter peur réduire les émissions est erroné : « le cycle du carbone, de l’énergie, de l’eau, des terres et de l’atmosphère est bien plus compliqué et les interactions peuvent au contraire renforcer le réchauffement si les plantations de nouvelles forêts sont importantes […]. Replanter dans les tropiques permet de refroidir, mais l’inverse est vrai dans les régions plus fraîches ». En outre, les arbres émettent des gaz qui contribuent à la pollution de l’air, se mélangent aux gaz émis par la circulation automobile et créent un cocktail encore plus nocif. La conclusion de l’article du NYT est saisissante : « même si l’on pouvait éliminer totalement la photosynthèse, le contenu en oxygène de l’atmosphère se modifierait d’un pourcent à peine […]. La forêt amazonienne produit une quantité d’oxygène durant la journée, qui est réabsorbé durant la nuit : le système est fermé ».

Faut-il subventionner la paresse?

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Pierre Pestieau

Imaginons un monde dans lequel tous les individus seraient au départ identiques; ils seraient tous confrontés à la même loterie de vie: avec une probabilisé élevée, ils auraient une vie professionnelle épanouissante, un réel attachement à leur travail et une faible désutilité pour l’effort; avec la probabilité complémentaire, extrêmement basse, ils auraient une vie où le
travail et l’effort leur paraîtraient insupportables et, de ce fait, préféreraient vivre petitement privilégiant le loisir à la consommation. Il est assez clair que dans ce monde particulier les individus, s’ils en avaient l’occasion, choisiraient de s’assurer pleinement avec pour résultat que leur utilité serait la même dans les deux situations. Un tel résultat impliquerait donc que les paresseux seraient subventionnés par les courageux.
J’utilise à dessein les termes courageux et paresseux sachant qu’ils ne veulent pas dire grand- chose si ce n’est un jugement de valeur permettant aux chanceux de se justifier auprès des malchanceux de la loterie de la vie. En réalité ces termes cachent des formes diverses de pathologies. La dépression, la procrastination, une santé déficiente dans un cas et dans l’autre, de l’hyperactivité ou une addiction qui porte le nom éloquent de workaholism (à ne pas confondre avec alcoolisme au travail). Bien sur je décris ici un monde manichéen avec des déprimés et des bourreaux du travail. En réalité, il y a, heureusement, des cas intermédiaires.