jeudi 26 juin 2014

Ce qu’aurait pu être le cri d’alarme du Gouverneur de la Banque Nationale

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Victor Ginsburgh

Une malheureuse retraitée (statue à la BNB)
Juste avant la formation de nos nombreux nouveaux gouvernements (mais ça ne commence pas très bien) censés diriger la Belgique de concert ou, comme disait avec raison l’ancêtre du Capitaine Haddock, de conserve, et quelques jours avant la sortie du Rapport du Groupe d’Experts, ledit gouverneur lance un cri d’alarme « La Belgique doit raboter les pensions » (1).

Le vendredi 13 juin (mais personne n’est superstitieux), on apprend que malgré le rabotage des salaires des grands patrons d’entreprises publiques belges, limités depuis peu à € 290.000 par an, ledit gouverneur ne sera pas touché par la mesure. Il part à la retraite dans un an, mais gardera jusque là son argent de poche de € 540.000 par an.

Il aurait été séant qu’il pousse un autre cri d’alarme disant « Non, je ne veux pas, il faut aussi raboter mon salaire », d’autant plus qu’il faut trouver €14 milliards d’économies dans les prochaines années « pour renouer avec le trajectoire esquissée par l’Europe ». Mais il a dû se dire que sa première gueulante suffisait. 

mardi 24 juin 2014

Star Trek et Alzheimer

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Pierre Pestieau

On sait que les besoins de dépendance ne cesseront d’augmenter dans les décennies qui viennent. L’autre jour je m’adressais à une assemblée de gérontologues/gériatres (distinction subtile) sur ce thème. J’expliquais l’urgence qu’il y avait pour les pouvoirs publics de faire face à ce que nos amis français appellent le cinquième risque, urgence d’autant plus aigüe que le marché de l’assurance est défaillant et que les familles sont pour de multiples raisons de moins en moins au rendez-vous.

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Après mon exposé empreint d’une bonne dose de pessimisme, je me suis trouvé interpellé par deux personnes, un gérontologue et un gériatre, j’imagine, qui m’ont reproché mon manque de confiance dans l’avenir. Selon eux, la dépendance augmentera mais ses besoins ne poseront pas de problèmes dans la mesure où les nouvelles technologies suppléeront au manque de personnes aidantes. J’eus alors droit à une liste des nouvelles techniques allant de la robotique à la domotique et des produits innovants qui allaient permettre aux personnes dépendantes de ne plus dépendre des personnes aidantes. Devant leur enthousiasme, j’ai préféré me taire plutôt que de leur objecter que ces techniques étaient le plus souvent coûteuses et n’étaient souvent pas encore au point. Que le petit robot, d’origine japonaise naturellement, puisse peut-être effectuer certains travaux basiques, je n’en disconviens pas mais il pourrait difficilement apporter le réconfort voulu à une personne anxieuse ou veiller à ce qu’une personne dépendante s’habille de façon correcte.

mardi 10 juin 2014

Un livre Kapital

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Pierre Pestieau

J’ai déjà eu l’occasion de dire ici tout le bien que je pensais du dernier livre de Thomas Piketty (1). Occuper les premières places dans les listes des meilleures ventes pour un ouvrage de cette qualité est assez unique. Plutôt que d’en présenter une énième recension, je préfère émettre quelques observations sur cet ouvrage majeur.


Une comparaison certes partielle des comptes rendus de ce livre en France et aux Etats Unis est instructive. Des deux côtés de l’Atlantique, il y a eu des pour et des contre mais ce qui frappait, c’était la différence de qualité et de ton des avis négatifs et positifs. En France, les avis négatifs étaient souvent superficiels et ad hominem. Rien de cela aux Etats Unis. La critique était davantage idéologique ou technique. Elle émanait de la droite alors qu’en France elle provenait des deux bords. De même pour les avis positifs qui me paraissaient davantage étayés et informés dans le New York Times ou le New York Review  of Books pour prendre deux exemples, que dans la presse française.

Il faut éviter les exagérations. Comparer Piketty à Marx est assez hâtif même si chez certains il y avait de l’ironie. Mais ce type de dérapage est courant. A l’occasion de la mort de l’économiste américain Gary Becker, Prix Nobel et membre éminent de l’école de Chicago, j’ai pu lire qu’un de ses collègues Jim Heckmann, un autre Nobel, le comparait sans nuance à Isaac Newton, qui il est vrai n’a jamais eu le Nobel.

La barbe à K.

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Victor Ginsburgh

A Pierre J.

Durant l’ère victorienne en Angleterre, la barbe était prescrite par les médecins pour raisons de santé. A Londres, elle était supposée filtrer le mauvais air chargé de particules engendrées par le chauffage au charbon utilisé à l’époque, qui provoquait de longs épisodes discontinus de smog pouvant atteindre quatre mois (novembre à mars) comme en 1897-1880 (1).

Bactérie de barbe
Ce qui ne peut que me réjouir. En effet, je me porte très bien malgré les particules de gasoil dont on nous a caché l’existence pendant plus de 50 ans, grâce à ma barbe à la Serge G. Ben quoi, c’est un cousin très lointain auquel je ne ressemble pas, et je ne chante pas aussi bien que lui. Sinon, je ne serais évidemment pas devenu économiste.

Mais il y a aussi des risques importants pour la santé, dus, notamment, aux miettes qui s’accumulent dans la barbe et qui attirent évidemment des tas de bactéries plus horribles les unes que les autres en tout cas quand on les regarde au microscope. Sans compter les poux que l’on peut voir à l’œil nu et les puces qui sautent.