jeudi 26 septembre 2013

Les deux, mon général

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Pierre Pestieau

A la question « Vaut-il mieux être bien soigné ou avoir l’impression d’être bien soigné? », on ne peut que répondre: les deux, mon général (1). Mais supposons que cela ne soit pas possible. Cette réflexion m’est venue en lisant un article (2) qui sera présenté à l’occasion du prochain congrès des Economistes Belges de Langue Française (excusez du peu). Les auteurs nous révèlent que les Belges sont, parmi les Européens, ceux qui sont les plus satisfaits de leur assurance maladie invalidité mais que tout à la fois, objectivement, cette assurance présente une série de lacunes graves. Par exemple, la part des soins non remboursés est plus élevée que chez nos voisins et les reports ou annulations de soins de santé pour raison financière sont en hausse.

mardi 24 septembre 2013

Rentrée littéraire : Oh les beaux jours

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Victor Ginsburgh (1)

Oh les beaux jours, comme disait Beckett (1). Oh, parce que les jours à venir n’étaient pas aussi beaux
que ce qui est suggéré par le titre. En effet, le Beaujolais nouveau est là, imbuvable comme d’habitude et la rentrée littéraire aussi. Personne n’a, mieux que Julien Gracq, décrit « ce spectacle turlupinesque : des jockeys de Grand Prix en train de chevaucher des limaces ».

Je propose de changer ces mauvaises habitudes et de donner les prix les plus prestigieux (je sais ils le sont tous, donc les choix sont difficiles) aux grands écrivains suivants (ils le sont aussi tous, et c’est tout aussi difficile):

mercredi 18 septembre 2013

La Pompei du désert syrien

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Victor Ginsburgh

Je viens de lire un article (1) qui relate la chute du fort romain dénommé « la Pompei du désert syrien » du côté de Dura Europos (en Mésopotamie, aujourd’hui en Syrie) en 256 de notre ère (2). On y a trouvé 19 tombes de Romains qui ne sont pas morts par le glaive ou le feu mais ont été gazés par des attaquants Sassanides.

lundi 16 septembre 2013

Riches et pauvres

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Pierre Pestieau

Les journaux ont une fâcheuse tendance à publier côte à côte des nouvelles qui semblent se contredire (1). C’était le cas du Soir (6 août 2013) qui présentait sans lien deux articles respectivement intitulés: « La moitié des Belges est incapable d’épargner » et « 245 milliards: nouveau record sur les comptes d’épargne en Belgique ». Le premier titre était complété par un sous-titre :

« Seuls 48% des ménages belges disent être en mesure de mettre de l’argent de côté, selon un sondage de la Banque centrale européenne »,

et le second par

« Les Belges continuent plus que jamais à épargner: ils ont placé un total de 245,51 milliards d’euros sur les comptes d’épargne réglementés en juin 2013. Un montant record mais qui reste dans la lignée d'une augmentation quasi ininterrompue depuis 2008 ».

dimanche 8 septembre 2013

Le bel âge

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Pierre Pestieau

« Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie ». Cette célèbre phrase de Paul Nizan était précédée de « J’avais 20 ans » (1). A la suite de nombreuses études et d’articles de tout genre consacrés au nouvel âge d’or que serait celui des septuagénaires, je serais plutôt tenté d’écrire « J’avais 70 ans et ne laisserai personne dire… ». Deux exemples de cet engouement pour les 70 ans. D’abord dans un article récent, Le Monde (9 juillet 2013) commente une enquête de l'Observatoire de la révolution de l'âge réalisée par ViaVoice. Selon cette enquête ; 89 % des personnes ayant 70 ans et plus se déclarent « heureuses ». Parmi elles, 37 % se disent « très heureuses ».

La vieillesse est perçue comme le temps de la liberté. Spontanément, une personne sur dix  définit ce qu'est d'être âgé par le fait de profiter de la vie, en fournissant, par exemple, ces réponses : « pouvoir faire ce que l'on veut, avoir les moyens de profiter de la vie » ou encore « être libre de se déplacer et de voyager ».
Dans ce troisième âge, 44 % déclarent apprécier avoir du temps à consacrer à leur famille et à leurs proches, et 38 % avoir du temps pour leurs activités de loisirs, culturelles ou associatives. Car pour eux, la vieillesse est à séparer du grand âge. Etre âgé, c'est surtout, pour près d'une personne sur deux, « un sentiment de déclin » physique ou moral. Et l'on devient vraiment âgé lorsqu'on « cesse d’être  autonome dans son logement ».

La circulation à Bruxelles : On a gagné

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Victor Ginsburgh

Enfin, Bruxelles a fait mieux que Paris. Tous les indicateurs (et les journaux) rapportent que la Belgique est « championne d’Europe des embouteillages » (1) et que Bruxelles est en tête du classement des villes, bien mieux que Paris, Londres, Milan et Los Angeles.

Nos ingénieux ingénieurs (pour parler comme Boris Vian) ont donc réussi là où les Français ont raté. Décidément, la décadence et la désindustrialisation françaises semblent réelles. D’ailleurs j’entendais, l’autre jour, une rédactrice du Larousse dire « j’eSSplique » et « eXetara », preuve qu’elle parvenait à prononcer correctement le X, mais pas au bon endroit.

jeudi 5 septembre 2013

Le rat des villes et le rat des champs

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Victor Ginsburgh

Puisque mon collègue blogueur fait référence à des fables dans son blog, je m’y mets aussi. Voici, celle du rat des villes et du rat des champs de La Fontaine :

Autrefois le rat des villes
Invita le rat des champs,
D'une façon fort civile,
A des reliefs d'ortolans.

Mais la ville est peu pratique, la dinette s’est trouvée interrompue par des gêneurs et le lendemain le rat des champs invitait son homonyme des villes:  

- C'est assez, dit le rustique ;
Demain vous viendrez chez moi.
Ce n'est pas que je me pique
De tous vos festins de roi ;

Mais rien ne vient m’interrompre :
Je mange tout à loisir.
Adieu donc. Fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre!

Hélas, depuis le temps de La Fontaine, les champs sont devenus des villes.

L’économiste qui criait au loup

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Pierre Pestieau

L’expression « crier au loup » vient d’une fable d’Ésope dont le titre a été traduit en français par « Le garçon qui criait au loup ». Dans cette fable un garçon s’amuse à prétendre qu’il a vu un loup, ce qui le discrédite auprès des habitants de son village. Le jour où il voit vraiment un loup, personne ne prête attention à son cri d’alarme.

La fable m’est venue à l’esprit cet été en lisant l’ouvrage que Larry Kotlikoff et Scott Burns (1) viennent de consacrer au conflit des générations. Dans cet ouvrage, les auteurs reviennent sur l’idée selon laquelle la dette publique que l’Amérique connaît ne représente qu’une infime fraction de l’endettement que la génération présente a contracté vis-à-vis des générations futures. Si l’on considère l’ensemble des engagements pris, la dette réelle, ce qu’ils appellent le fiscal gap, se monterait à un montant 20 fois plus élevé que la dette traditionnelle, soit 15 fois le PIB. Cette dette au sens large inclut principalement la promesse de fournir des soins de santé au plus 65 ans (Medicare), aux plus démunis (Medicaid) et de procurer aux personnes âgées une retraite raisonnable (Social Security), promesse qui ne serait pas accompagnée par un engagement crédible de financement.